Toute la matinée je l'avais passé à faire des photos, de tout de rien, du paysage, je m'étais trimbalait à travers Cap may, prenant en photo tout ce qui me rappelait un bon souvenir, un moment précis de ma vie que je n'oublierais jamais. Il y avait eu tout d'abord la plage, que j'avais eu le plaisir de découvrir totalement déserte tant j'avais été matinale en ce jour. Faites une croix dans le calendrier, c'est assez rare habituellement je roupille jusqu'à dix-onze heures au minimum, mais ce matin-là, mes yeux s'étaient ouverts comme des billes dès sept heures, aller comprendre pourquoi. J'avais opté pour un bustier rose et un short noir en jean, de jolies petites ballerines noires, il y avait une légère brise, mais le temps se réchaufferait certainement au cours de la matinée. Appareil photo au coup, c'est ainsi que j'avais mené mon excursion jusqu'à midi à peu prêt, lorsque mon ventre c'était mis à tambouriner sauvagement. C'est alors que j'avais décidé de ne pas rentrer, non, j'irais déjeuner dans un snack, fusillant de photo de parfaits étrangers qui aurait eu le don de m'intriguer dans leurs façons de se comporter. A vraie dire, j'avais toujours trouvé ça amusant, les photographies en disaient bien long sur les gens, c'était avec l'aide du mien que je parvenais à déchiffrer les gens. Enfin, rectification, cette manière de fonctionner avec cesser le jour où j'avais découvert le cliché de Thibaut, non parce que à en croire ce cliché le jeune homme n'avait rien de quoi vous donner confiance, il faut dire, il était loin de son meilleur jour. Sur ces simples pensées je sortais mon téléphone, un léger sourire aux lèvres, voilà un petit moment que je ne l'avais pas croisé pourtant cap may c'est une petite ville vous savez. J'écrivais rapidement un texto à son attention « 13h casale's shoes et pas une minute de retard où j'te mords tellement fort que t'auras la trace de mes dents jusqu'à la fin de ta vie ! » agressif ? Non, simplement ironique, j'étais ainsi et tout le monde le savait. Casale's shoes ? Aucune idée, je ne savais pas pourquoi je lui avais parlé de ce magasin plus qu'un autre endroit, je relevais la tête, souriant lorsque j'apercevais l'enseigne, ah bah si... j'avais dû le lire quelque seconde auparavant. Ce qui me ravissait c'est que je n'avais plus qu'à traverser la route pour rejoindre le jeune homme, lorsqu'il arriverait bien sûr et je ne manquerais pas de le sermonner si encore une fois, il était en retard...

13h00 pile, je voyais la silhouette de ce dernier déambulais dans la rue, je plissais mes yeux, j'avais oui une idée derrière la tête, comme toujours d'ailleurs. Je courrais en sa direction manquant de me faire écraser une ou deux fois mais qu'importe comme je l'avais toujours dit « ils ont pas le droit de m'écraser » parvenant à la hauteur de ce dernier je lui sautais sur les épaules, enroulant mes jambes autour de sa taille « tu es à l'heure ! miraaaacle ! » je redescendais presque aussitôt, parvenant à ses côtés où j'attrapais son bras.

« Les amis c’est comme les lunettes, ça donne l’air intelligent, mais ça se raye facilement et puis, ça fatigue. Heureusement, des fois on tombe sur des lunettes vraiment cool! »

Thibaut J. Hastings & A. Muse Hamilton

Le réveil annonçait comme à son habitude la fin d’une nuit paisible et réparatrice, enfin c’est ce que sont censées être les nuits mais je devais avouer que les miennes n’illustraient pas vraiment ce schéma depuis quelques temps. Je passais mes nuits à réfléchir, j’avais du mal à m’endormir et même lorsque le sommeil frappait enfin à ma porte je ne dormais pas d’un sommeil profond et apaisant mais plutôt d’un sommeil léger et oppressant. Je me réfugiais de plus en plus dans le travail, je passais mes journées à la plage dans mon poste de garde à vérifier que rien n’arrive à personne, du moins en apparence, car encore et toujours mon cerveau réfléchissait à tout et rien mais surtout aux derniers évènements qui m’arrivaient. Je ne me remettais pas vraiment d’avoir revu Camille, je ne savais plus quoi faire, j’avais passé un an de ma vie à essayer de me convaincre que je ne ressentais plus rien pour elle et il aura suffit d’une seule rencontre pour que tous mes sentiments enfouis me revinrent à l’esprit. J’avais besoin de penser à autre chose, de m’occuper, de retourner quelques années en arrière comme si j’avais encore 18 ans et que j’étais insouciant, que je ne me souciais de rien à part des prochaines conneries que j’allais bien pouvoir faire avec mon meilleur ami. Tout à coup alors que je ne m’y attendais pas je commençais à penser à mon meilleur ami, cela faisait trois ans que je ne l’avais pas vu, trois ans que je n’ai pas de nouvelles de lui à part qu’il est toujours en vie. Notre amitié est sûrement morte maintenant mais je dois avouer que cela me fait beaucoup de mal, il a toujours été la seule personne vers qui je pouvais me tourner et à cause de filles nous avions fini par nous séparer alors que je pensais notre amitié à toutes épreuves. Mon cerveau devenait de plus en plus encombré par tous ces souvenirs, j’avais l’impression de devenir un grand philosophe qui ne peut jamais se débarrasser de toutes ces pensées qui assaillent son cerveau ; bientôt j’allais me mettre à écrire des livres avec des phrases totalement incompréhensibles qui n’ont de sens que pour les autres philosophes et les personnes réceptives à ce genre de boniments. Je me suis toujours dit qu’il devait y avoir une partie dans le cerveau des personnes qui comprennent toutes les paroles de ces philosophes, comme si il y avait une partie plus développée chez certain que chez d’autres.
J’étais encore plongé dans mes rêveries lorsque mon téléphone se mit à sonner, je jetai un coup d’œil pour vérifier que tout était calme sur la plage et dans l’eau puis je me dirigeai vers mon téléphone sans grand enthousiasme, je me doutais que ce devait être Charlize qui me demandait de passer acheter un truc ou pour m’annoncer qu’elle nous avait préparé une gentille petite soirée en amoureux, autant dire que j’en salivai d’avance. Pourtant je fus surprise lorsque je vis un texto de Muse et pas de ma copine. Tout à coup je fus un peu plus enjoué par ce contact, « 13h casale's shoes et pas une minute de retard où j'te mords tellement fort que t'auras la trace de mes dents jusqu'à la fin de ta vie ! » elle avait toujours été expéditive comme cela, il y a un petit moment que je ne l’avais pas vu et je savais parfaitement qu’elle réussirait à me changer les idées, que pendant au moins quelques heures j’arriverai à penser à autre chose. Le problème c’est que je devais travailler encore toute l’après midi, avec toutes les heures supplémentaire que je voulais faire pour échapper à toutes ces questions qui m’entouraient j’avais encore plusieurs heures à travailler. « Hey Steeve tu me remplaces cet après midi ? Je prendrais ton créneau vendredi après midi. » Pour seule réponse j’ai eu droit à un grognement mais de la part de Steeve cela était déjà beaucoup, cela montrait même qu’il était content de pouvoir sortir plus tôt vendredi après midi et d’avoir ses jours de repos plus vite. « J’arrive toute suite ma belle et tu verras que tes dents ne feront pas leur empreinte sur moi. » J’enfilai un t-shirt blanc par-dessus mon short et j’enfonçais mon chapeau sur la tête. Je ne saurais pas vraiment dire pourquoi mais depuis quelques mots je passe mon temps avec un chapeau sur la tête, comme si j’était nu comme un vers lorsque je sortais sans un couvre chef.
N’étant pas vraiment le roi de la ponctualité je me dépêchais pour ne pas avoir la marque des dents de Muse sur mon bras. Finalement alors que mon portable affichait 13h pile je me trouvais devant casale’s shoes, je ne savais pas vraiment pourquoi elle m’avait demandé de venir là mais de toutes façons rien que la compagnie de Muse me ferait passer une bonne journée et je ne me trompais pas vu qu’à peine arrivé elle me sauta dessus pour me féliciter de ma ponctualité « tu es à l'heure ! miraaaacle ! » je souriais tout en l’embrassant sur la joue pour la saluer. « Attends ton texto m’a fait peur, je voulais pas me retrouver marqué à vie, t’imagines garder un souvenir de toi toute ma vie ? » Je pris un air outragé comme si cette perspective me paraissait horrible puis je finis par rire à nouveau. « Alors comme ça tu comptes me faire passer un après midi entier à faire les magasins ? »

« Attends ton texto m’a fait peur, je ne voulais pas me retrouver marqué à vie, t’imagines garder un souvenir de toi toute ma vie ? » J’avais toujours eu le don de faire peur, à ma manière du moins, mes menaces étaient toujours très subtiles, demander à Kikette, lui je l’avais carrément menacé plus d’une fois de lui arracher ses bijoux de famille et, devant ce genre de menace un homme ne peu que fléchir bien entendue. Je souriais à sa remarque, ajoutant presque aussitôt avec un air malicieux sur le visage tout en le dévisageant « oh ! Comme si t’en rêvais pas… » Je pouffais de rire, l’imaginant parfaitement constater ma trace de dentition sur son corps jour après jours. Bien sûr, devoir l’expliquer serais une toute autre chose, après s’être fais vanner une ou deux fois il changerait sûrement sa version pour celle du chien enragé de sa grand-mère. « Alors comme ça tu comptes me faire passer un après midi entier à faire les magasins ? » je souriais entamant notre marche vers l’entrée du magasin, je le regardais d’un œil suspicieux avant de rajouter fièrement « bien sûr ! J’ai besoin d’un porteur moi » porteur ? Oui c’était un métier qu’occupait généralement Mylan ou Jax. Bien sûr l’un et l’autre avait trouvé maintes excuses pour se défilé de ce genre de journée, où je reste des heures à hésiter, ça ou ça finalement j’achète les deux mais voilà, avant que je me décide il se passe souvent énormément de temps… Puis, les hommes, c’est bien connu ça supporte pas resté trop longtemps dans une boutique. Parvenant presque au hall, les portes s’ouvraient sous nos pas, je me retournais lui faisant barrage, je levais mon doigt en sa direction comme pour l’avertir je mordais ma lèvre inférieure « ça risque de duré un certain temps alors j’espère que tu es patient. » je tapotais alors légèrement ma main contre son épaule avant d’entamer de nouveau ma marche.

Après plusieurs secondes de marches, nous parvenions enfin au rayon féminin, les tee-shirt, je souriais légèrement à la vue de nombreux d’eux, j’en regardais plusieurs avant de zyeuté rapidement les étiquettes « mon dieu, 80$ dans un tee shirt et puis quoi encore ? » bon, je m’en fichais, j’étais bourrer de tune, dans le genre fille à papa il n’y avait sûrement pas mieux mais tout était il que je n’avais jamais apprécier jeter l’argent par-dessus les fenêtres. Je me retournais vers Thib qui semblait jusque-là parfaitement calme, arquant un sourcil je murmurais « cap de voler ? » je souriais, presque euphorique face à mon idée " de génie " si bien sûr on peu la qualifié d’idée ingénieuse. Je m’approchais alors un peu plus de lui pour qu’il soit le seul à m’entendre « je sens qu’on va bien s’amuser. »